CHASING ICE: I REMEMBER THIS FROM STAR TREK

Light spoilers ahead! Go watch Star Trek: The Next Generation episode ”The Inner Light” (Season 5 Episode 25) before reading this post!

When I saw the documentary Chasing Ice, which I described as ”a disturbingly beautiful account of the impacts of global warming”, shortly after its release, I was in awe at the beauty of the landscapes photographer James Balog documented. But more importantly, I felt deeply disturbed.

Watching the glaciers melt away at such an impressive speed is shocking even if one already knows the facts about global warming: reading about it and seeing it happen at two very different things.

This is what Balog is counting on. He hopes his documentary will leave future generations with records of the beauty of glaciers, and with a world to live in. With his work, he seeks to bring everyone a better, clearer, and undeniable proof that global warming is real and already has grave consequences.

I must say, if seeing this documentary doesn’t convince you to change your habits and plant a few trees, then chances are you have a clinical denial problem. 

Then again, humans are slow learners. People tend to strongly deny global warming. It seems that we won’t react until it’s too late. That brings me to Star Trek.

As an avid science-fiction fan, I am familiar with scenarios involving apocalyptic climate changes. Many episodes from the Star Trek and Stargate franchises, for instance, revolve around a planet on the verge of catastrophe because its inhabitants caused irreparable damage to its ecosystems and atmosphere. Such scenarios can be found in several sci-fi books, short stories, movies, etc. They most likely reflect the issues of our time, including global warming.

Watching Chasing Ice, I couldn’t help but think of my favorite Star Trek: The Next Generation episode, ”The Inner Light’ (Season 5 Episode 25)’.

I won’t summarize the scenario. Go watch the episode. I don’t care if you don’t like sci-fi: watch it. It is regarded as one of the best, if not THE best Star Trek TNG episode. The music and Sir Patrick Stewart’s performance are memorable. Do yourself a favor and watch it.

All I will say is that the episode revolves around a civilisation in denial of its own imminent doom, and their incapacity to stop it. They did not cause the problems they are facing, but the government, knowing there is nothing to be done, denies everything to the public. The inhabitants face increasingly harsh environmental conditions, and realize that their children have no future.

As I sat in the movie theater, looking at the glaciers of Earth melting away forever, I thought of ”The Inner Light”. I thought of many more sci-fi scenarios of the sort. I wondered if we will be dense enough to allow them to come true. I wondered if maybe, we already have.

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Morgan Gendel, who wrote ”The Inner Light” discusses the episode and its webcomic sequel on Forbes and Tor.com.

 

«RAVEN» VS «THE RAVEN» : SUR L’ÉCRITURE ANTHROPOLOGIQUE

Un commentaire de Bill Reid, publié en 1984 dans Culture, nous rappelle qu’il faut faire preuve de prudence et de vigilance par rapport à l’écriture.

Dans ce commentaire, Bill Reid exprime son agacement profond vis-à-vis d’une pratique qu’il juge courante chez les ethnologues : ceux-ci omettent selon lui généralement d’utiliser un déterminant lorsqu’ils font références aux créatures mythiques de la Côte-Nord-Ouest du Canada, préférant mettre une majuscule au nom de leur espèce ( ils écrivent « Raven » plutôt que « the raven »).

Pourtant, les aînés autochtones utilisent un article ou un nom propre vernaculaire pour parler des protagonistes des mythes autochtones, ce que l’écriture des  ethnologues devraient, selon Reid, refléter de manière à respecter ces aînés (1984 : 64). Il considère que cette pratique est peut-être attribuable à une association, en Occident, des mythes à des histoires pour enfants. Il donne en exemple la personnification de Winnie the Pooh, mais souligne en contraste que les monstres classiques, comme le Minotaure, sont décrits avec un déterminant (Ibid : 64).

Selon Reid, la suppression du déterminant, et surtout l’utilisation du nom de leur espèce plutôt que leur nom vernaculaire propre, diminue les grandes figures mythiques à des personnages de simples histoires folkloriques (64-65). Il conclut finalement :

« (…) [it] is an exercise in condenscension. For it is a device used only when recording the literature of tribal people, completely unsanctionned by any accepted standards of ordinary English usage, and is therefore discriminatory, and no matter how unconsicous its use, ultimately racist ». (65)

Cet exemple indique, selon moi, clairement comment des biais subtiles peuvent influencer le choix de vocabulaire des chercheurs.

Référence :

Reid, B. (1984). The Anthropologist and the Article. Culture4(2), 63–65.

L’entretien semi-dirigé : performance d’empathie et d’écoute

En tant qu’anthropologue, j’ai la chance de rencontrer des gens de différents horizons dans le cadre de projets de recherche variés. Leur parcours de vie et leurs expériences sont toujours fascinants et je reçois leur parole comme une richesse précieuse. Leur point de vue et leurs connaissances sont des données essentielles pour des projets de recherche : au-delà des statistiques, il y a des gens différents les uns des autres, des contextes variés. La recherche qualitative offre un regard précis, ponctué de variations et de nuances ainsi qu’une vue d’ensemble que l’on peut difficilement obtenir en ne collectant que des données quantitatives.

Comme je travaille souvent sur des projets de recherche en lien avec la santé en milieux autochtones, il arrive dans bien des cas que les gens que je rencontre aient vécu ou vivent au moment de l’entretien des expériences douloureuses et pénibles. Face à des personnes qui partagent avec moi leurs peines, leurs frustrations, leur colère et une gamme complète d’émotions, je tente d’être ouverte, respectueuse et de leur prêter une écoute active et empreinte d’empathie. Nous méritons tous d’être respectés et écoutés, mais comme  les Autochtones vivent très souvent des situations marquées par le racisme et la discrimination, il me semble d’autant plus importants de les traiter respectueusement et cordialement. En tant que chercheure mais aussi, tout simplement en tant que personne, je cherche à établir une connexion positive et un climat de confiance pendant les entretiens. Il est absolument essentiel pour moi que les entretiens soient des moments aussi positifs que possible pour les gens que je rencontre.

Or, cela s’avère exigeant pour plusieurs raisons. D’une part, je suis introvertie. Je dois donc sortir de ma zone de confort pour discuter avec des inconnus de choses souvent très personnelles et pour établir rapidement une relation positive avec eux. Afin de bien mener les entretiens semi-dirigés, je visualise un changement de mode : quand je commence un entretien, c’est comme si j’allumais un interrupteur et que je devenais plus extrovertie pour un moment. Je me rends disponible émotionnellement pour prêter une écoute empreinte d’empathie et de respect aux gens. Cela m’aide indéniablement à bien traiter les personnes que je rencontre et je suis fière de réussir à le faire, mais c’est aussi absolument drainant sur le plan mental et émotif, d’autant plus que je dois parfois rencontrer de nombreuses personnes dans de courts laps de temps. Il arrive que je fasse plus de dix entretiens par jour et comme ils durent généralement au moins une heure ; ce travail est donc également exigeant physiquement.

D’autre part, il arrive fréquemment que les propos des personnes que je rencontre m’affecte profondément.  Les expériences douloureuses qu’elles ont vécues et les émotions qu’elles vivent font naître en moi des sentiments intenses. Je me sens souvent impuissante devant les gens qui souffrent : j’aimerais pouvoir les orienter vers des ressources, mais celles-ci sont généralement peu nombreuses ou difficilement accessibles dans leur milieu. Je ne peux intervenir auprès de ceux qui leur causent des ennuis. N’étant ni psychologue, ni intervenante en travail social, je dois faire attention à ne pas transformer une activité de collecte de données en session de thérapie. J’accepte parfaitement que mes interlocuteurs se vident le cœur si cela pose un baume sur leur plaie, mais je ne peux pas me mettre en relation d’aide avec eux, n’étant ni outillée ni autorisée à le faire. Tout ce que je peux faire, c’est de les traiter avec tout le respect et l’empathie dont je suis capable.

Pour ces différentes raisons, je dois généralement me ressourcer et me reposer après avoir réalisé des entretiens. Je ne m’en plains pas, au contraire : je suis fière d’arriver à sortir de ma zone de confort et de faire l’effort de traiter mes interlocuteurs du mieux que je le peux. Je suis encore plus heureuse lorsqu’ils me disent que cela leur a fait du bien de parler, ou que j’ai  »une bonne écoute ». J’en suis non seulement fière, mais je suis aussi contente qu’ils aient profité de notre rencontre. Ils méritent d’être écoutés et respectés. Je ne me plains donc pas des exigences de mon travail, mais je trouve important de les souligner. On ne s’imagine pas d’emblée, lorsqu’on se lance en recherche, que cela peut nous mobiliser à ce point sur les plans émotionnels, mentaux et physiques. Je n’aurais jamais pensé, au moment de commencé des études en anthropologie, que je vivrais les entretiens semi-dirigés comme des performances. C’est un aspect auquel il est essentiel de réfléchir en tant que chercheur, notamment dans le cadre de notre formation universitaire. De plus, selon mon expérience, ce ne sont pas tous les chercheurs qui comprennent l’importance d’établir une bonne relation avec leurs interlocuteurs pour maximiser leurs chances d’obtenir des données riches et exactes. Et ce ne sont certainement pas tous les chercheurs qui tiennent à ce que les activités de collecte de données soient des moments aussi positifs que possible pour les personnes qu’ils rencontrent. Il y a là selon moi des enjeux de validité des données et, surtout, des enjeux éthiques et moraux qui méritent d’être réfléchis davantage.

Les plus beaux lieux où écrire à Québec

Chaque jour, je passe de nombreuses heures à écrire. Or, écrire à tous les jours et ce pendant des périodes de temps prolongées peut devenir fatiguant et l’inspiration peut se faire rare.

Plusieurs habitudes, techniques et outils aident à garder un bon niveau de créativité, d’efficacité et d’enthousiasme par rapport à l’écriture. Des logiciels permettent d’écrire sans distractions. Une planification méticuleuse aide à éviter le bloc de la page blanche. J’ai déjà partagé 3 habitudes gagnantes pour écrire souvent et efficacement.

Pour ma part, changer de lieu de travail m’est d’une grande utilité. Cela me donne un sentiment de nouveauté  et me redonne de l’énergie. Par ailleurs, certains lieux rendent le travail plus agréable et plus confortable. Travailler dans un café ou un salon de thé me plaît particulièrement, mais ces lieux sont parfois bruyants et les fréquenter régulièrement draine mon porte-feuille.

Voici donc une liste de 4 endroits où il fait bon écrire à Québec (gratuitement et dans la tranquilité) :


Bibliothèque Monique-Corriveau

Cette grande bibliothèque se trouve dans une ancienne église. Les abonnés y ont accès à Internet sans-fil, et ses heures d’ouverture sont pratiques (entre 10h00 et 17h00 ou 21h00, selon les jours de la semaine). On y trouve un coin café et les locaux sont récents.

Inauguration de la bibliothèque Monique-Corriveau


La bibliothèque de l’Assemblée Nationale

Peu d’entre nous penseraient à l’Assemblée nationale comme lieu de travail. Pourtant, le public a accès à la bibliothèque de 8 h 30 à 16 h 30 tous les jours de l’année. Il est possible de réserver pour une visite guidée, de profiter de services d’orientation et de soutien à la recherche et l’Internet sans-fil. Bien entendu, travailler dans ce lieu s’avère particulièrement utile pour consulter des documents gouvernementaux canadiens et québécois, des journaux, des périodiques et des dossiers de presse.

Bibliothèque de l'Assemblée nationale

 

Bibliothèque Saint-Jean Baptiste

Située sur la rue Saint-Jean dans l’ancienne église anglicane St-Matthew, cette bibliothèque offre l’Internet sans fil aux abonnés et est ouverte en après-midi toute la semaine et le vendredi à partir de 10h00. Il s’agit d’un lieu magnifique et le cimetière, devenu un parc, est un lieu approprié pour la lecture.  De nombreuses tables de travail munies de lampes et de prises de courant sont disponibles. Notez toutefois qu’il y fait parfois un peu chaud l’été!

Bibliothèque Saint-Jean Baptiste

La Maison de la littérature

Ce n’est que très récemment que j’ai découvert l’endroit merveilleux qu’est la Maison de la littérature. C’est maintenant mon lieu de travail favori! On y retrouve une exposition permanente sur la littérature québécoise, un salon de quiétude et plusieurs salles et sections de travail. La lumière qui baigne cet endroit est impressionnante et énergisante.  Il est permis de boire et de manger dans les salles de travail, alors apportez votre collation!

Maison de la littérature, Québec

 

Je suis curieuse, quels sont les lieux où vous aimez écrire à Québec?

Les images proviennent du site de la bibliothèque de Québec et du site de la Maison de la littérature.

Photo Coffee Shop Study par Mark Grapengater sur Flickr.

3 habitudes gagnantes pour écrire

En tant que chercheuse et blogueuse, je passe une grande partie de mon temps à écrire.

Écrire, corriger, relire, éditer, couper, préciser, traduire, préciser et recommencer.

Or, pour écrire un texte de qualité dans des délais raisonnables et ce en dépit d’un emploi du temps chargé, j’ai développé des habitudes gagnantes que je souhaite partager avec vous. Elles m’ont été d’un grand secours pendant la rédaction de certaines séries publiées sur The Geek Anthropologist, notamment Anthropology in Outerspace. Cette série, produite sous la forme d’un échange spontanée entre deux collègues et moi sur le thème des représentations des anthropologues dans la science-fiction, m’imposait de produire des textes longs et détaillés dans des délais très rapides.

Je suis certaine que plusieurs étudiants à la maîtrise ou au doctorat qui vivent des difficultés par rapport à l’écriture de leur mémoire ou de leur thèse trouveront aussi dans ces habitudes gagnantes des solutions extraordinaires pour faire avancer leur projet d’écriture. Elles m’ont en effet permis de rédiger mon mémoire de maîtrise malgré un épuisement profond. Les voici!

1. Réserver du temps chaque jour

Peu importe l’agenda du jour, le temps qu’il fait ou que l’apocalypse soit imminente, il faut se réserver du temps pour écrire chaque jour. On oublie bien entendu la fin de semaine : il faut être reposé pour être productif. Donc, 5 jours par semaine, on garde la période de temps de notre choix, idéalement au moment de la journée pendant lequel notre productivité est maximale, et on ne fait qu’écrire. Qu’il s’agisse de 30 minutes ou de 3 heures, ce temps nous permettra d’avancer à un rythme constant.

2. Prendre des pauses

Après plusieurs heures de travail ininterrompu, je suis fatiguée, déshydratée, ankylosée et moins productive. De plus, rester assis trop longtemps a des effets désastreux sur notre santé. C’est pourquoi il est important de prendre des pauses fréquentes pour se rafraîchir les idées, bouger, s’hydrater, manger, etc. La méthode Pomodoro est particulièrement utile pour diviser les périodes de travail et les pauses.

3. Tais-toi et écris!

Dès que j’ai commencé à participer à des rencontres de travail sous le format Shut up and Write!, ma productivité a fait un bond impressionnant. Ces rencontres permettent de réserver des moments pour écrire, que ce soit une fois par mois ou plusieurs fois par semaine. Elles sont divisées en périodes de travail, ou sprints, en suivant par exemple la méthode Pomodoro. Ces sprints garantissent aux participants un moment de travail efficace et les pauses leur permettent de se reposer et de socialiser. Cette manière de travailler est idéale pour briser l’isolement souvent vécu par les chercheurs et les étudiants.

Voilà! J’espère que ces habitudes vous aideront à améliorer votre productivité et à terminer vos projets d’écriture, qu’il s’agisse d’un roman, d’une thèse ou d’un article.

Avez-vous déjà testé ces manières de travailler? Avez-vous d’autres habitudes gagnantes pour écrire ou travailler efficacement? Laissez-moi un mot dans les commentaires!

Photo Coffee Shop Study par Mark Grapengater sur Flickr.